

Tutelle de la France: "la question pourrait se poser" mais "ni demain, ni après-demain", dit le FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la question d'une tutelle financière de la France "pourrait se poser", mais "ni demain, ni après-demain", au moment où le gouvernement qui doit réaliser des économies importantes a mis en avant ce risque.
"Il n'y a pas de sujet, (...) actuellement", a toutefois estimé l'économiste en chef de l'institution de Washington, Pierre-Olivier Gourinchas, interrogé mardi soir sur BFM Business.
"La question pourrait se poser mais, j'ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n'était fait, (...) s'il n'y avait aucune volonté d'infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu'à un moment donné, la question se poserait", a affirmé l'économiste en chef.
Dans la même interview, M. Gourinchas a estimé que le gouvernement français était "très déterminé", dans ses pistes d'économies.
Aujourd'hui, "je crois que la question ne se pose pas", a-t-il ajouté, se disant "tout à fait confiant" dans le fait que "le gouvernement et les différents partenaires et les différents partis politiques sauront faire ce qu'il faut".
"Le chiffre annoncé par le gouvernement, (...) à peu près 40 milliards d'économies pour le budget 2026, nous semble tout à fait raisonnable. C'est ce qu'il faut faire", a-t-il aussi dit.
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a mis en garde récemment sur le risque d'une "tutelle" de la France: "il y a un risque de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de nos créanciers", a-t-elle averti sur RTL.
"Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront", a-t-elle aussi prévenu dans le JDD.
Une mise sous tutelle fait référence à une intervention du FMI à la demande des Etats en difficulté financière, qui doivent en contrepartie d'une assistance de l'institution de Washington s'engager sur un programme de réformes économiques.
L'idée d'une intervention du FMI est perçue généralement négativement pour les droits sociaux dans un pays, surtout depuis l'intervention de l'institution en Grèce, avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, au tournant des années 2010.
L'Union européenne a mis sur pied son propre programme de soutien aux Etats en difficulté ces dernières années, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permet aux Etats d'obtenir une aide à des conditions favorables en cas d'envolée sur les marchés des taux d'intérêt.
Z.Neuhauser--SbgTB