Salzburger Tageblatt - Inde/Pakistan: la détente se précise, un prisonnier indien rendu à son pays

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Inde/Pakistan: la détente se précise, un prisonnier indien rendu à son pays
Inde/Pakistan: la détente se précise, un prisonnier indien rendu à son pays / Photo: SAJJAD HUSSAIN - AFP

Inde/Pakistan: la détente se précise, un prisonnier indien rendu à son pays

Le Pakistan a remis mercredi à l'Inde un de ses soldats capturé sur son territoire, nouveau signe de détente entre les deux puissances nucléaires, à peine sorties de leur confrontation militaire la plus grave des deux dernières décennies.

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Conclu samedi après quatre jours d'attaques et de contre-attaques de missiles, d'artillerie et de drones de part et d'autre de leur frontière, le cessez-le-feu entre les deux pays a été globalement respecté depuis.

Mercredi, Islamabad a remis à New Delhi un garde-frontière fait prisonnier au lendemain de l'attentat meurtrier commis le 22 avril au Cachemire indien, qui a précipité les deux pays au bord de la guerre ouverte.

Le soldat Purnam Kumar Shaw s'était retrouvé "par inadvertance en territoire pakistanais alors qu'il était en mission dans le secteur de Ferozepur le 23 avril 2025", selon le commandement des gardes-frontière indiens (BSF).

Dans la nuit du 6 au 7 mai, l'Inde a tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritent, selon elle, des rebelles liés au groupe jihadiste qu'elle soupçonne d'être l'auteur de l'attaque qui a fait 26 morts le 22 avril à Pahalgam.

Le Pakistan, qui a nié toute responsabilité dans cette attaque, a aussitôt riposté.

Pendant quatre jours, les deux armées ont échangé tirs d'artillerie, frappes de missiles et attaques de drones. Jusqu'à un cessez-le-feu annoncé samedi à la surprise générale par le président américain Donald Trump.

Dans son dernier bilan publié mardi, l'armée pakistanaise a affirmé que les combats avaient causé la mort de 40 civils, dont 15 enfants.

L'Inde a pour sa part fait état de 16 civils et cinq soldats tués sur son territoire.

Des hauts responsables des deux armées ont échangé au téléphone lundi soir au sujet de la situation militaire à la frontière.

Selon l'état-major indien, ils se sont notamment "mis d'accord pour (...) réfléchir à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières".

- "Provocateur" -

Malgré cette détente sur le front, la rhétorique est restée très martiale, l'Inde comme le Pakistan assurant qu'ils ne baissaient pas la garde.

"Si une autre attaque terroriste vise l'Inde, nous lui apporterons une réponse ferme", a averti lundi soir le Premier ministre indien Narendra Modi, un ultranationaliste hindou, dans un discours au pays.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a qualifié mardi le discours de M. Modi de "provocateur" et rempli "de faux narratifs pour justifier l'agression".

"Toute nouvelle tentative de défier la souveraineté du Pakistan ou son intégrité territoriale suscitera une réponse rapide, globale et décisive", a souligné l'armée pakistanaise.

L'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de l'ensemble du Cachemire depuis leur partition sanglante à leur indépendance en 1947.

Le sort de ce territoire himalayen, peuplé en majorité de musulmans, a suscité plusieurs guerres entre les deux pays. Depuis 1989, sa partie indienne est le théâtre d'une insurrection séparatiste meurtrière.

Malgré une invitation américaine à négocier sur le sujet avec Islamabad, Narendra Modi a catégoriquement exclu toute discussion lundi soir dans son discours.

Signe d'un lent retour à la normale, les écoles ont rouvert des deux côtés de la frontière.

"Des obus sont tombés près de notre maison qui a été touchée par des éclats, mais j'ai dit à ma famille que je retournais à l'école (...) Je n'ai pas peur", a déclaré à l'AFP Syeda Zohra Kazmi, 13 ans, une collégienne pakistanaise de Chakothi.

Côté indien, les dizaines de milliers d'habitants qui avaient fui les bombes ont commencé à rentrer dans leurs villages. Chez nombre d'entre eux, la peur est toujours là.

"Je suis pressé de rentrer parce que si je n'ouvre pas mon magasin, je perds de l'argent", a confié Krishan Lal, un tailleur de 50 ans réfugié dans un camp de Jammu. "Mais beaucoup pensent que la guerre n'est pas finie".

burs-pa/mba

H.Hofer--SbgTB