Moscou repousse des drones ukrainiens après l'arrivée de dirigeants étrangers
Les autorités russes ont annoncé mercredi avoir repoussé de nouvelles attaques de drones ukrainiens qui se dirigeaient vers Moscou, après l'arrivée dans la capitale russe de dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula.
Le Kremlin avait plus tôt assuré prendre "toutes les mesures nécessaires" pour garantir à Moscou la sécurité des célébrations à venir des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie, auxquelles doivent participer une trentaine de dirigeants étrangers aux côtés de Vladimir Poutine.
Ces deux derniers jours, de multiples attaques de drones ukrainiens ont perturbé le fonctionnement d'aéroports dans la capitale russe et dans d'autres cités de l'ouest de la Russie, suscitant des craintes sur le déroulement en bon ordre des cérémonies.
Mercredi en début de soirée, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a affirmé que la défense antiaérienne russe avait neutralisé neuf de ces engins "à l'approche" de sa ville. "Des spécialistes des services d'urgence travaillent sur le site où les débris sont tombés", a-t-il précisé sur Telegram.
Quelques heures auparavant, les premiers dirigeants étrangers ont commencé à arriver dans la capitale, dont, outre les présidents Xi Jinping et Luiz Inacio Lula da Silva, leurs homologues serbe Aleksandar Vucic et vénézuélien Nicolas Maduro, qui a signé à l'occasion un accord scellant un "partenariat stratégique" entre le Venezuela et la Russie.
- Une trêve incertaine -
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que son pays prenait "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la sécurité des commémorations de la victoire de 1945, dont le point d'orgue sera le défilé militaire prévu pour vendredi sur la place Rouge.
Les célébrations du 9 mai occupent une place centrale dans le culte patriotique promu par le pouvoir russe, qui a établi des parallèles entre l'offensive en Ukraine déclenchée en février 2022 et la guerre contre l'Allemagne nazie.
A l'occasion des commémorations, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé le 28 avril une trêve unilatérale de trois jours, du 8 au 10 mai. Mais cette proposition, qui doit entrer en vigueur mercredi à 21H00 GMT, a été rejetée par l'Ukraine, rendant sa mise en oeuvre incertaine.
Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a averti que son pays ne pouvait garantir la sécurité des dirigeants se rendant à Moscou et souligné que la Russie avait "raison de s'inquiéter" pour la sécurité du défilé.
Rencontrée près d'une artère de la capitale sur laquelle passaient les véhicules militaires participant à la répétition générale pour le 9 mai, Valeria Pavlova, une étudiante russe de 22 ans, a dit à l'AFP avoir "du mal à croire" que les Ukrainiens observent eux aussi ce cessez-le-feu provisoire.
- Sites militaires visés en Russie -
L'Ukraine, dont environ 20% du territoire est occupé par l'armée russe, a multiplié les attaques de drones contre la Russie ces derniers jours.
Conséquence, depuis mardi, au moins 350 vols y ont été annulés ou retardés et au moins 60.000 passagers ont été affectés, a annoncé mercredi l'association des tour-opérateurs russes.
L'espace aérien de l'Ukraine, bombardée quotidiennement et massivement par la Russie, est pour sa part complètement fermé depuis le début de l'assaut russe en 2022.
L'Ukraine a par ailleurs revendiqué mercredi des attaques contre des cibles militaires en Russie : trois entreprises et deux bases aériennes.
- Attaques meurtrières en Ukraine -
L'armée russe a pour sa part, dans la nuit de mardi à mercredi, tiré cinq missiles balistiques et lancé 187 drones sur l'Ukraine, ont fait savoir les forces aériennes ukrainiennes, affirmant avoir abattu deux de ces missiles et 81 drones.
A Kiev, une mère et son fils ont péri et sept autres personnes ont été blessées, dont quatre enfants.
Selon M. Zelensky, les régions de Zaporijjia (sud), Donetsk (est), Jitomir (ouest), Kherson (sud) et Dnipro (centre) ont également été visées. La ville de Zaporijjia a, quant à elle, été attaquée par 13 drones, selon la police, qui a fait état de quatre blessés.
Sur le front, l'armée russe a revendiqué mercredi la prise du bourg de Lypové, dans le nord de la région de Donetsk, où deux personnes ont été tuées dans la matinée à Oleksandro-Kalynové par des frappes russes, selon le gouverneur ukrainien Vadym Filachkine.
Après les nouveaux bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky a réclamé "une pression considérablement accrue et des sanctions plus sévères" contre la Russie.
Le vice-président américain JD Vance a, pour sa part, appelé à des "négociations directes" entre Kiev et Moscou, alors que des pourparlers séparés, initiés par Washington, se prolongent depuis près de trois mois sans avancée majeure.
V.Grabner--SbgTB