Salzburger Tageblatt - Bayrou perçoit un frémissement de l'opinion sur la dette, le RN et la gauche considèrent sa "page tournée"

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Bayrou perçoit un frémissement de l'opinion sur la dette, le RN et la gauche considèrent sa "page tournée"
Bayrou perçoit un frémissement de l'opinion sur la dette, le RN et la gauche considèrent sa "page tournée" / Photo: Thibaud MORITZ - POOL/AFP

Bayrou perçoit un frémissement de l'opinion sur la dette, le RN et la gauche considèrent sa "page tournée"

François Bayrou s'est dit "persuadé" que la question de l'endettement "commence à travailler dans l'opinion", en marge de son intervention devant le Medef, tandis que les oppositions, invitées à Matignon la semaine prochaine, considèrent que "la page est tournée" et que son gouvernement tombera.

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"Je suis persuadé que cette question commence à travailler dans l'esprit de beaucoup de nos compatriotes", a déclaré le Premier ministre. En conséquence, il s'est dit "certain que tout peut bouger" d'ici au vote de confiance du 8 septembre à l'Assemblée.

Devant le Medef, M. Bayrou a invoqué "l'impératif de justice", "condition" de "l'acceptation" de "l'effort" budgétaire qu'il souhaite porter à 44 milliards d'euros en 2026. Ce qui passe selon lui par une "contribution" des "plus favorisés" dont il n'a pas précisé les contours, si ce n'est qu'elle devra épargner "l'outil de travail" des entreprises.

M. Bayrou a surpris tout le monde lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le décret convoquant le Parlement en session extraordinaire a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49, alinéa premier de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a annoncé qu'il recevrait les responsables de partis à partir de lundi, répétant qu'il était prêt à "ouvrir toutes les négociations nécessaires" à la "condition préalable" d'un accord sur "l'importance de l'effort" à consentir.

Mais cette tentative de négociation semble perdue d'avance, d'autant que le chef de gouvernement n'a pas arrangé ses relations avec les leaders de l'opposition en affirmant qu'ils étaient en "vacances" cet été alors que ceux-ci soulignent qu'il n'a jamais cherché à les joindre.

"En quoi est-ce un reproche ? (...) Il n'y a aucune polémique sur le fait que tout le monde a le droit d'être en vacances", a répliqué François Bayrou.

Les oppositions, elles, préparent déjà la suite. "Le retour aux urnes, par la dissolution ou la démission, demeure l'unique solution pour sortir de l'impasse politique", a répété mercredi soir le président du RN Jordan Bardella.

S'il se rendra bien avec Marine Le Pen à Matignon, le RN considère que la page Bayrou "est tournée", selon son vice-président Sébastien Chenu.

- "Alternative" -

A gauche, sans surprise, LFI n'honorera pas l'invitation, son coordinateur Manuel Bompard "n'ayant nullement l'intention de participer à l'opération de sauvetage" de François Bayrou. Les Écologistes pourraient aussi boycotter cet appel, Marine Tondelier "ne voyant pas bien l'intérêt" de rencontrer un Premier ministre "qui n'est plus là que pour quelques jours".

Les dirigeants socialistes n'ont pas encore donné leur réponse au Premier ministre qualifié de "démissionnaire" par Olivier Faure. Le PS, hostile à de nouvelles élections, a ouvert son université d'été jeudi après-midi à Blois et entend démontrer qu'il peut incarner une "alternative".

"Nous sommes la solution", assure jeudi sur X le premier secrétaire du PS qui s'exprimera vendredi devant ses troupes.

Mais à supposer qu'Emmanuel Macron appelle une personnalité de gauche à Matignon, la question reste entière sur la manière dont celle-ci pourrait gouverner sans accord avec le bloc central, faute de majorité à l'Assemblée.

Assurant partager le diagnostic de gravité de la situation sur le niveau de la dette, mis en avant par François Bayrou pour justifier le vote de confiance, le PS doit présenter son contre-budget samedi basé sur la recherche de recettes supplémentaires, avec un effort demandé aux plus aisés.

Malgré toutes ces incertitudes, auxquelles les marchés et particulièrement la Bourse ont assez nettement réagi cette semaine, Eric Lombard a assuré "ne pas croire à la crise financière" en France.

Patrick Martin, qui accuse les politiques "d'être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique", aura l'occasion de les interpeller directement jeudi après-midi.

La table ronde de clôture de l'université d'été du patronat réunira en effet une grande partie des chefs de partis pour un débat sur l'avenir économique du pays.

L.Singer--SbgTB