

Le nouveau pape, Léon XIV, est américain
L'Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, est devenu jeudi le premier pape venant des Etats-Unis de l'Histoire, sous le nom de Léon XIV, et est apparu face à une foule en liesse place Saint-Pierre.
C'est le cardinal "protodiacre", le Français Dominique Mamberti, qui a prononcé la célèbre formule "Habemus papam" ("nous avons un pape") et a présenté le successeur de François, décédé le 21 avril à 88 ans.
Dans la foulée, Léon XIV s'est adressé aux plus de 1,4 milliard de catholiques: "Que le la paix soit avec vous tous!", ont été ses premiers mots, dans un italien teinté d'accent américain. "Merci au pape François", a-t-il aussi lancé, remerciant ses collègues cardinaux de l'avoir élu.
Fidèles et touristes massés sur la place Saint-Pierre ont salué avec un tonnerre d'applaudissement son apparition sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, environ une heure demie après que la fumée blanche fut enfin sortie de la mince cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Cet homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican, était considéré comme l'un des favoris pour succéder au pape François, qui l'avait placé à la tête du puissant ministère chargé des nominations de évêques.
Le nouveau pape a été élu au deuxième jour de ce scrutin qui s'annonçait très ouvert, du fait notamment du nombre record de cardinaux présents.
Le nouveau souverain pontife a réuni une majorité des deux tiers, c'est à dire au moins 89 voix, sur son nom. Mais du fait du secret absolu entourant le conclave, les détails du scrutin ne sont pas connus.
- Consensus -
Le 267e pape de l'Eglise catholique, le premier venu des Etats-Unis, est le quatrième non italien de suite après le Polonais Jean-Paul II (1978-2005), l'Allemand Benoît XVI (2005-2013) et l'Argentin François (2013-2025).
Sous les fresques de la chapelle Sixtine, des prélats de 70 pays se sont retrouvés, dont beaucoup issus des "périphéries" chères au pape François qui avait nommé plus de 80% d'entre eux. La réunion avait début mercredi après-midi, au terme d'un cérémonial extrêmement codifié.
Au cours des "congrégations générales" à Rome ces derniers jours, les cardinaux du monde entier avaient esquissé le profil d'un pasteur de terrain, rassembleur et capable de faire "consensus" au sein d'une Eglise mondialisée aux multiples sensibilités.
Le natif de Chiacago devra rapidement affronter des défis considérables pour une Eglise en perte de vitesse en Europe: finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations...
Mais il devra aussi ressouder les différents courants d'une institution où cohabitent des sensibilités culturelles très diverses, entre une Europe sécularisée et des "périphéries" en croissance.
Il devra aussi apaiser une institution parfois bousculée par un pontificat ponctué de réformes et de prises de paroles tranchées, qui ont parfois fait l'objet de vives critiques internes.
Sa connaissance parfaite de l'ensemble de la Curie romaine (appareil administratif du Saint-Siège), dont il connaît tous les rouages, devrait l'aider grandement dans sa tâche.
Lors d'une ultime messe publique mercredi matin, le doyen du collège cardinalice, l'Italien Giovanni Battista Re, avait appelé à choisir le pape "dont l'Église et l'humanité ont besoin en ce tournant si difficile, complexe et tourmenté de l'Histoire", et plaidé "pour le maintien de l'unité de l'Église".
Ce conclave déterminant pour l'Eglise a aussi suscité un engouement médiatique considérable puisque plusieurs milliers de journalistes ont couvert l'élection, transformant les abords de la place Saint-Pierre en salle de presse à ciel ouvert.
Q.Mander--SbgTB